La Suède est largement impliquée dans le partenariat oriental. Le 26 mars, l’ambassade de Suède, en coopération avec les ambassades de Roumanie et de Slovaquie, a organisé une conférence sur la façon dont les six pays d'Europe orientale peuvent se rapprocher de l'UE. " En renforçant la coopération dans plusieurs secteurs avec nos voisins et en soutenant le développement économique, notre voisinage européen devient plus sûr, plus stable et plus prospère ", a déclaré l'ambassadrice suédoise pour le Partenariat oriental, Anna Westerholm, qui a participé à la conférence.
La Partenariat oriental a été inauguré en 2009 avec l’assistance de la Suède. La Suède et la Pologne sont à l’origine d’une initiative conjointe visant à approfondir les relations avec six pays d'Europe orientale qui ne font pas partie de l’UE : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine. Le Partenariat fait partie de la politique de voisinage de l’UE.
La conférence à Paris, initiée par l'ambassadrice de Suède, Veronika Wand-Danielsson, s'est déroulée à l'ambassade de Roumanie et avait pour objectif de discuter de l'adhésion réelle de ces pays dans l'UE. Le panel était composé de représentants des pays organisateurs, la Suède, la Roumanie et la Slovaquie, ainsi que de la France et de la Commission européenne.
- Question pour le séminaire : Le temps n’est-il pas venu pour l'intégration européenne et euro-atlantique ? Certes, mais ce n'est pas la bonne question, car le processus d'intégration est en cours, souligne Anna Westerholm, ambassadrice de la Suède pour le partenariat oriental.
- En neuf ans, nous avons signé trois accords d'association y compris des accords de libre-échange (Géorgie, Moldavie et Ukraine), et deux accords globaux de coopération (Arménie et Azerbaïdjan). Nos négociations portent actuellement sur des priorités de partenariat avec la Biélorussie. Selon une perspective bureaucratique de l'UE, nous progressons à la vitesse de la lumière, poursuit-elle.
Les panelistes étaient unanimes sur de nombreux sujets, mais leurs avis divergeaient quant à la rapidité et à la concrétisation du processus. Certains pays de l'UE voient davantage le partenariat comme des projets individuels, d'autres mettent l’accent sur le long terme :
- Du côté suédois, nous estimons qu'il s’agit d'un investissement sur le long terme. Cela exige du courage et de la volonté pour avoir une vision politique stratégique, remarque Anna Westerholm.
Pourquoi est-ce important d’avoir un partenariat au sein de l’UE ?
- L'UE et nous les États membres avons bâti nos sociétés comme des Etats de droit reposant sur les valeurs fondamentales de la démocratie, des droits de l'homme et du libre-échange. C’est pour cela que nous voulons aider nos voisins à mettre en œuvre des réformes globales dans tous les secteurs du partenariat, afin qu'ils puissent se développer en démocraties prospères et fonctionnelles.
Quel est le plus grand défi ?
- Il y en a plusieurs. L'UE doit pouvoir maintenir son engagement malgré les défis internes et externes. Le niveau d'ambition des pays partenaires constitue un autre défi : trois veulent aller plus vite et à terme souhaitent adhérer à l'UE. Trois autres aspirent à divers degrés de coopération avec l'UE », explique Anna Westerholm.
- La Suède estime que chaque pays a le droit souverain de choisir le niveau de coopération en politique étrangère qu’il souhaite. Un partenariat avec l'UE n’est pas en contradiction avec la coopération avec d'autres pays. Pourtant, la Russie semble toujours méfiante à l'égard du partenariat et du soutien de l'UE aux efforts de réforme des pays.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
- Nous travaillons actuellement au sein du partenariat avec 20 objectifs prioritaires à atteindre en 2020, tels que l'administration publique, le commerce et le développement économique, l'égalité des genres, les questions énergétiques, l'environnement et le climat. Globalement, l'UE et les pays partenaires doivent donner la priorité à la société civile, rechercher des résultats mesurables et améliorer la communication sur le partenariat. Pour la Suède, il s'agit aussi de maintenir la vision politique vivante.
- Nous travaillons aussi sur les questions d’égalité des genres pour lesquelles la Suède est très active. Nous examinons les possibilités de contribuer également aux outils d'égalité des genres et nous espérons y parvenir, souligne Anna Westerholm.
- La Suède offre un soutien bilatéral complet à la réforme des pays. L'objectif global de notre soutien à la région est un renforcement de la démocratie, un développement équitable et durable, ainsi qu’un rapprochement vers l'UE et de ses valeurs », explique Anna Westerholm.
Marica Finnsiö